Le secteur attire de plus en plus de gros capitaux
Les capitaux affluent en masse sur le marché du coliving. Les investisseurs y voient un excellent moyen de diversifier leurs portefeuilles alors que les rendements des actifs tertiaires s’érodent. Ainsi, le coliving poursuit sa marche en avant pour se faire une place dans le paysage immobilier français. Cette forme d’habitat partagé constitue une alternative crédible pour les occupants, dans un contexte d’isolement grandissant des personnes et de difficultés d’accès au logement dans les métropoles. Ce sont quelques-unes des observations réalisées dans la dernière étude Xerfi Precepta sur le marché français du coliving.
Revers de la médaille, la concurrence se renforce dangereusement. Outre l’essor rapide des marques comme Sharies, Colonies ou La Casa, de puissants nouveaux entrants se pressent sur le marché. Les géants de l’immobilier tels Bouygues, Vinci ou Nexity viennent de franchir le pas. Des acteurs étrangers prennent également position dans l’Hexagone, à l’image de DoveVivo, Outsite, Cohabs ou Lyf. D’autres encore pourraient passer à l’offensive …
Dès lors, comment peut évoluer le paysage concurrentiel ? Comment les acteurs cherchent ils à adresser de nouveaux publics et à structurer leur offre ? Et quelles sont les réelles perspectives du coliving en France d’ici 2025 ? Pour répondre à ces questions, l’étude a décrypté les stratégies des acteurs. Parmi celles-ci, nous pouvons mentionner :
• la conquête de nouvelles cibles au-delà des seuls étudiants, comme les séniors ou les personnes en situation de handicap.
• le développement d’une offre nouvelle ou l’expansion des parcs de résidences, notamment de la part des grands groupes immobiliers comme le Groupe Cardinal qui s’est lancé dans le coliving avec sa marque Good Morning.
• L’étude aborde également les logiques de renforcement des marques pour mieux incarner des positionnements parfois très différenciés.
• La question du financement de ces stratégies de croissance s’avère également centrale. Si les modalités de financement sont variées pour les exploitants, l’une a retenue l’attention de nos experts : il s’agit de la méga levée de fonds ( 1MD) réalisée en mai 2022 par le spécialiste du coliving, Colonies, pour accélérer son développement sur le marché européen.
Ce mode d’habitat en colocation « tout inclus » comptait 8.300 logements en France fin 2021, dans plus d’une trentaine de villes. Un chiffre qui devrait quasiment tripler d’ici à 2025, selon une étude Xerfi. Pour profiter de ce marché, les opérateurs se bousculent.
Une formule “tout compris” pour le locataire
Le coliving, c’est la promesse d’un logement clés en main en centre-ville, à proximité des transports, avec des services supplémentaires et peu de démarches administratives.
Le coliver paie une prestation globale où tout est compris : le prix de la chambre, les différents frais (électricité, abonnement internet et services numériques) ainsi que les services et les activités proposés.
Comme pour la colocation, l’intérêt du coliving est aussi financier. Louer un studio meublé seul coûte plus cher qu’une chambre dans une colocation ou un coliving. Ici tous les frais sont mutualisés, ainsi que les services, ce qui rend attractif le coût d’une chambre.
Le bail d’habitation est aussi plus flexible, puisque les contrats proposés en coliving vont d’un mois à un an.
Un type d’actifs intéressant pour l’investisseur
Dans les centres-villes des grandes métropoles, la demande en logements meublés n’a jamais été aussi élevée. Pour ce qui est du coliving, l’offre disponible sur le marché français est encore très limitée même si celle-ci s’est considérablement étoffée en deux ans.
Nous sommes passés de 5 000 places à environ 8 000 entre 2019 et 2021 selon BNP Paribas. Tous les spécialistes notent un réel engouement pour ce nouveau type d’hébergement. En tant qu’investisseur ou propriétaire, quels sont les avantages à s’orienter vers le coliving ?
Par rapport à une colocation classique, le public attiré par le coliving est plus large tout en restant jeune avec une moyenne d’âge autour de 30 ans.
En plus des étudiants, on retrouve des jeunes actifs, les personnes en mobilité professionnelle, les expatriés de retour, les personnes récemment séparées, ceux qui ont acheté un appartement neuf et qui attendent la fin des travaux…
Ces personnes, souvent en transition, sont à la recherche d’un hébergement clés en main. Un lieu où elles ont juste à poser leurs valises pour profiter d’un environnement de vie confortable, moderne et sécurisé. C’est ce positionnement haut de gamme qui séduit avec le coliving.
À l’image de la colocation, il propose aussi un cadre communautaire agréable, favorise les interactions et le lien social tout en permettant à chacun de conserver son intimité.
Une fiscalité intéressante
L’intérêt d’investir dans le coliving tient également à sa fiscalité. Puisqu’il s’agit d’un logement meublé, cela ouvre droit au régime du loueur meublé non professionnel (LMNP).
Le LMNP vous permet de soumettre vos revenus locatifs à deux régimes distincts, le régime réel ou le régime Micro-BIC. Avec le régime Micro-BIC, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 50 % sur les revenus tirés de votre coliving.
Le régime réel apparaît plus intéressant puisqu’il vous permet de déduire de vos recettes locatives les charges et les frais (les travaux, les équipements, les frais de gestion locative, les intérêts de l’emprunt, les charges de copropriété, etc.) ce qui diminue la base de votre imposition.
Source : Xerfi “Coliving, comment l’afflux des investissements attise la concurrence”